- sans-gêne
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• 1783 n. m.; de sans et gêne1 ♦ Qui agit avec une liberté, une familiarité excessive. ⇒ désinvolte, envahissant. Il est vraiment sans-gêne d'emprunter ainsi. « Madame Sans-Gêne », comédie de V. Sardou dont l'héroïne est la maréchale Lefebvre. — Par ext. Des manières sans-gêne.2 ♦ N. m. Attitude d'une personne qui ne se gêne pas pour les autres. ⇒ audace, désinvolture, impolitesse, inconvenance. Agir avec sans-gêne. « Ce sans-façon n'était point du sans-gêne » (A. Hermant). Quel sans-gêne !⊗ CONTR. Cérémonieux, 1. discret. Discrétion.Synonymes :- désinvolture- sans-façon● sans-gêne nom invariable Personne qui se comporte avec sans-gêne.sans-gênen. inv. et adj. inv.d1./d n. m. inv. Habitude d'agir sans s'imposer aucune gêne; désinvolture inconvenante.d2./d n. inv. Personne qui agit sans s'imposer de gêne. Un(e) sans-gêne.|| adj. inv. être sans-gêne.— Par ext. Des façons sans-gêne.⇒SANS-GÊNE, subst. inv.A. — Subst. masc. Attitude d'une personne qui agit avec désinvolture ou avec une familiarité excessive. Synon. impolitesse, grossièreté. — Il s'agit de ton mariage, dit la cousine Bette (...) sans paraître offensée de la façon dont la baronne s'y prenait pour les renvoyer, en la comptant pour presque rien. La mise de cette cousine eût, au besoin, expliqué ce sans-gêne (BALZAC, Cous. Bette, 1846, p. 3). Honteux d'une faiblesse aussi répugnante, il en accusait l'ambiance de Claquebue et le sans-gêne de la famille d'Honoré (AYMÉ, Jument, 1933, p. 191).— Rare, en bonne part. Synon. aisance, liberté. Ce sans-gêne ravissant et souverain de la rue qui met l'âme des Sévillans en continuelles vacances (MORAND, Flagell. Séville, 1951, p. 255).B. — Subst. Personne qui agit de la sorte. Philippe a bien mené cette affaire... Et je n'aurais pas cru que ce gros sans-gêne aurait si promptement réussi (BALZAC, Rabouill., 1842, p. 533).— Empl. adj. Synon. culotté. Elle constate de près, myope et sans-gêne, la couleur de mes prunelles, assortie à celle de mes cheveux courts (COLETTE, Cl. ménage, 1902, p. 107).C. — Subst. fém., CHAUSS. Chaussure basse, couvrant tout le pied, comportant un soufflet élastique de chaque côté de l'empeigne. Chaussures dites « sans-gênes », dessus cuir souple havane avec 2 soufflets élastiques, semelles et talons caoutch. (Tarif-album Manufrance, 1950, p. 154 ds QUEM. DDL t. 16).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. 1935. Plur. v. sans-. Étymol. et Hist. 1. 1817 subst. « manière d'agir d'une personne qui ne se gêne pas » (STENDHAL, Rome, Naples et Flor., t. 1, p. 346); 2. 1842 « personne qui se comporte de cette manière » ce gros sans-gêne (BALZAC, loc. cit.). Comp. de sans et de gêne. Fréq. abs. littér.:116. Bbg. QUEM. DDL t. 16.
sans-gêne [sɑ̃ʒɛn] adj. et n.ÉTYM. 1829; de sans-, et gêne.❖1 Adj. Qui agit avec une liberté, une familiarité excessive. ⇒ Désinvolte, envahissant. || Il est vraiment sans-gêne d'emprunter ainsi. — Littér. || Madame Sans-Gêne, comédie de Sardou (1893), dont l'héroïne est la maréchale Lefebvre. — Par ext. || Un procédé sans-gêne. — N. || Un sans-gêne, une vraie sans-gêne.1 Mais quel est le sans-gêne qui nous a joué ce tour-là ? demanda encore une fois Pencroff, incapable de prendre son parti de l'aventure.Quel que fût le « sans-gêne », la seule chose à faire était, comme l'avait dit l'ingénieur, de regagner les Cheminées et d'y attendre le jour.J. Verne, l'Île mystérieuse, t. I, p. 372.2 N. m. (1870). Attitude d'une personne qui ne se gêne pas pour les autres. ⇒ Audace, désinvolture, impolitesse, inconvenance. || Agir avec sans-gêne (→ Sans-façon, sans gêne). || Un sans-gêne révoltant.2 Aucun domestique ne l'avait annoncé, et il n'avait pas même frappé. Ce sans-façon n'était point du sans-gêne, mais au contraire une sorte de protocole, institué par Philippe en faveur de son meilleur ami.A. Hermant, l'Aube ardente, I.❖CONTR. (Du 1.) Cérémonieux, discret. — (Du 2.) Bienséance, convenance, discrétion.
Encyclopédie Universelle. 2012.